À la tête du laboratoire d’œnologie éponyme, Matthieu Dubernet s’emploie depuis une dizaine d’années à abattre le mur entre œnologie et viticulture. Son objectif ? Changer les habitudes pour contrer la tendance à la désertification qu’il observe et continuer à produire des vins de qualité. Un combat d’avant-garde, comme le Languedoc est aux avant-postes du changement climatique.
Vous employez le mot de désertification pour qualifier les sols viticoles. Comment en êtes-vous arrivé à ce constat ?La désertification ne signifie pas que le Languedoc va se couvrir de cactus. C’est un phénomène de perte de fertilité défini par la science agronomique. Et c’est ce que nous constatons sur la base de nos analyses : nous voyons un décrochage violent des paramètres physico-chimiques des sols. Par exemple, nous mesurons une teneur moyenne de 1,4 % de matière organique en Languedoc, mais aussi en vallée du Rhône, à Bordeaux. Seule la Champagne est mieux pourvue.
En 20 ans,…
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